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En 2018, on ne peut plus accepter le stress croissant des écoliers



Lorsque j'étais petite fille déjà, le stress était là. Je me souviens des leçons toujours plus conséquentes, toujours plus longues et nombreuses au collège, je me souviens d'avoir souvent pleuré en me demandant pourquoi les profs ne vérifiaient pas si leur collègue avait prévu un contrôle le même jour qu'eux. Je me souviens avoir pleuré de fatigue, d'épuisement, d'un sentiment de toujours plus alors que mon corps malmené par l'adolescence aspirait au repos.

Cette semaine, sur Faire l'école à la maison (ici), j'ai relayé le témoignage de Carole. Elle y évoquait le mal-être de sa fille au collège, ce sentiment d'écrasement ressenti elle aussi et le bonheur de reprendre des forces, des ailes lorsqu'elle est restée une année loin du collège.

Tout à l'heure, j'ai ajouté dans la liste d'articles de Faire l'école à la maison, un article sur la progression notable de l'école à la maison en Chine (article). Motifs : "Certains parents voyaient leurs enfants crouler sous les devoirs, punis lorsqu’ils échouaient, voir même mis à part par leurs camarades." puis "Dès le primaire, les enfants sont en moyenne 40 par classe, et doivent déjà se préparer en vue du concours pour entrer au lycée (zhongkao) avant de préparer le concours d’entrée à l’université (gaokao). L’excellence seule leur permettra d’accéder à une éducation supérieure. La compétition est féroce et les petits sont soumis à un stress important dès leur plus jeune âge."

En France, la course à l'excellence se développe... De plus en plus tôt, on cherche des problèmes alors qu'il s'agit la plupart du temps d'un besoin de grandir à son rythme. Les enfants doivent réussir à l'école. Plus le temps passe, avant même l'école désormais, plus ils doivent réussir rapidement sinon ils ont un "problème", les journées s'allongent, les jeux si constructeurs se raréfient, ils doivent avoir des "soins" (certains soins peuvent toutefois être importants pour les enfants avec profil particulier). Des enseignants s'efforcent de s'adapter, de proposer des alternatives, de mieux s'adapter aux élèves. Des parents fuient le système classique pour se réfugier dans des écoles parallèles de plus en plus contrôlées ou l'instruction à domicile (elle aussi plus contrôlée depuis le dernier décret en vigueur).

STOP.
Nos enfants grandissent dans un monde en mutation. Lorsqu'un monde mue, une seule solution : savoir s'adapter. L'adaptation passe par la créativité. La capacité à créer dépend de la confiance en soi.
Hier déjà, le stress impliquait noeuds au ventre, eczéma, asthme et douleurs physiques. Des traces qui parfois s'invitent sournoisement et durablement dans nos corps.
Aujourd'hui, les enfants contraints de rester immobiles, pressés pour entrer dans des boites explosent, deviennent plus turbulents, plus insolents parfois. Pourquoi est-ce que ça ne me surprend pas ?
Aujourd'hui les enfants ont accès à une foule d'informations rarement bien traitées, ils croient souvent tout savoir. Ils ne sont plus les enfants que nous étions : des enfants régulièrement épargnés par le stress scolaire au primaire (aujourd'hui le stress de la réussite est présent dès le primaire), des collégiens stressés. Leur frustration et parfois même leur colère grimpent, ils veulent être entendus.

Aujourd'hui ils ont besoin d'apprendre autrement, pas avec des artifices pseudo ludiques, mais avec des outils qui prennent en considération qu'ils sont intelligents, des outils adaptés aux enfants d'aujourd'hui, pas seulement des outils numériques. L'avenir, ce n'est pas seulement un ordinateur, l'avenir, c'est une pensée respectée, la capacité à se prendre en charge, à grandir en s'impliquant dans le monde.
L'instruction de masse n'est plus possible. A l'heure où on dénonce le stress, le burn out au travail, ne laissons pas le burn out des écoliers s'installer.

Merci d'avoir lu cet article et à très bientôt !


 
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